L’effet d’entraînement : Promouvoir la santé mentale est une affaire de famille

Lorsqu'une personne commence à guérir, à s'épanouir et à acquérir de nouvelles compétences, l'effet d'entraînement peut renforcer les liens familiaux et le bien-être de tous les membres de la famille.



Voici une vérité toute simple concernant les familles : tôt ou tard, chaque membre de la famille sera confronté à des moments difficiles. Un enfant peut être victime d’intimidation, un conjoint peut être confronté à une maladie qui changera sa vie, ou un grand-parent peut avoir du mal à s’adapter à sa vie de retraité. De tels événements peuvent entraîner des problèmes de santé mentale. En effet, chacun d’entre nous peut être confronté à des problèmes de santé mentale à certains moments, même sans qu’un événement majeur ne les ait provoqués. Il en va de même pour les membres de notre famille. Et lorsqu’ils souffrent, nous souffrons souvent nous aussi. Oui, la santé mentale est une affaire de famille.

Il est important de savoir que lorsqu’un membre de notre famille a des problèmes de santé mentale, ce n’est pas de sa faute et ce n’est pas un signe de faiblesse ou d’échec. De plus, il existe des moyens qui peuvent l’aider à mieux se sentir et des façons dont les membres de la famille peuvent lui venir en aide. En fait, lorsqu’une personne bénéficie de soins en santé mentale, toute la famille peut ressentir des changements positifs et durables. C’est un exemple « d’effet d’entraînement ».

Qu’est-ce que l’effet d’entraînement?

L’effet d’entraînement se produit lorsque l’impact d’un événement a des répercussions en chaîne. Imaginez que vous jetiez une pierre dans un étang calme. La pierre créera des vagues qui se propageront partout. De la même manière, lorsqu’un membre de la famille bénéficie de soins en santé mentale, les bienfaits peuvent se propager et aider toute la famille à mieux se sentir. Souvent, ces petits changements positifs peuvent conduire à de grandes améliorations par la suite.

Bien que l’effet d’entraînement commence par la personne qui reçoit les soins, tous les membres de la famille peuvent contribuer à propager les effets positifs. Les changements positifs peuvent varier en fonction de la personne de la famille qui reçoit les soins en santé mentale.

L’effet d’entraînement lorsqu’un enfant ou un adolescent reçoit des soins

L’accompagnement thérapeutique d’un enfant ou d’un adolescent peut entraîner des changements positifs pour toute la famille, notamment :

  • Réduction du stress de l’aidant. Lorsqu’un enfant aux prises avec des problèmes de santé mentale commence à aller mieux, ses aidants se sentent souvent mieux eux aussi. Les aidants ont tendance à moins s’inquiéter, à mieux comprendre comment aider leur enfant et à se sentir plus optimistes quant à son avenir.
  • Plus de temps et d’attention pour tous les membres de la famille. Lorsque les difficultés d’un enfant sont prises en charge, les aidants ont souvent plus de temps et d’énergie pour les autres enfants et pour leur relation de couple. Les frères et sœurs et les adultes ont tendance à ressentir davantage de proximité et de soutien.
  • Moins de pression et plus d’énergie pour les aidants. Lorsque leur enfant se sent mieux, les aidants ont souvent plus de temps et d’énergie. Ils peuvent ainsi plus facilement s’adonner à leurs loisirs, se détendre et accomplir leurs tâches quotidiennes. Le fait d’avoir plus de temps pour eux-mêmes peut réduire l’usure de compassion.

Exemple d’étude de cas : Mira, 7 ans

Pour illustrer l’effet d’entraînement des soins de santé mentale prodigués à un enfant, imaginez Mira, une fillette de sept ans qui souffre d’anxiété. Mira refusait souvent d’aller à l’école, se plaignant de maux de ventre. En lien avec cela, sa famille recomposée était également confrontée aux difficultés suivantes :

  • Les conflits entre la mère et le beau-père de Mira s’intensifiaient, car ils ne s’entendaient pas sur la question de savoir s’il fallait la pousser à aller à l’école ou apaiser son anxiété en lui permettant de rester à la maison. Ils se sont également éloignés l’un de l’autre, car ils avaient peu de temps et d’énergie à consacrer à leur couple.
  • Leur stress au travail a augmenté, car les disputes matinales au sujet de l’assiduité scolaire de Mira faisaient qu’il leur était plus difficile d’arriver à l’heure au travail. Ils devaient parfois s’absenter pour rester avec elle, et leurs inquiétudes à son sujet les empêchaient de se concentrer au travail.
  • Moins de temps et d’attention étaient accordés au frère aîné de Mira, qui en conséquence était moins assidu dans ses devoirs et devenait plus silencieux. Il était également devenu plus irritable avec Mira et l’embêtait souvent.

Les parents de Mira ont décidé de lui trouver un thérapeute qui pourrait l’aider (et les aider) à mieux se sentir. En thérapie, Mira a appris à se détendre, à moins s’inquiéter et à affronter progressivement sa peur d’aller à l’école. Le thérapeute de Mira a également aidé ses parents à renforcer leurs compétences parentales et de communication. Avec le temps, les effets positifs des soins prodigués à Mira se sont manifestés :

  • Mira a recommencé à aller à l’école régulièrement, ses maux de ventre ayant disparu. Ses notes se sont améliorées, et elle a commencé à jouer avec ses camarades de classe à la récréation.
  • Les parents de Mira ont mis en pratique les techniques de communication qu’ils avaient apprises, ce qui leur a permis de moins se disputer et de solidifier leur relation. Leur capacité à se concentrer au travail s’est également améliorée.
  • Le frère de Mira, qui bénéficiait désormais de plus d’attention de la part de ses parents, a recommencé à s’exprimer librement, s’est montré plus patient avec Mira et s’est remis à faire ses devoirs assidûment.

Les effets positifs de la prise en charge de Mira se sont poursuivis après la fin de sa thérapie. Sa famille a continué à mettre en pratique les compétences acquises, en particulier sa mère, qui s’est rendu compte qu’elle souffrait elle aussi d’anxiété. Ils ont géré de manière proactive les nouvelles angoisses, célébré les étapes importantes et cherché davantage de soutien lorsque cela était nécessaire. Toute la famille était plus à même de relever les défis de la vie ensemble.

L’effet d’entraînement lorsqu’un adulte reçoit des soins

Un adulte qui prend soin de sa santé mentale et qui demande de l’aide peut entraîner des changements positifs auprès des autres membres de sa famille, adultes et enfants :

  • Renforcement des liens familiaux et des compétences parentales. Les adultes qui prennent soin de leur santé mentale sont souvent plus présents, plus patients et plus enclins à soutenir leurs proches. Cela peut contribuer à renforcer les liens familiaux, à réduire les disputes et à limiter les conflits au sein de leur couple, ce qui est bénéfique pour les enfants. Les parents qui accordent la priorité à leur santé mentale sont souvent de meilleurs parents. Une meilleure santé mentale peut vous permettre d’être plus facilement cohérent, réfléchi et calme au milieu des facteurs de stress liés à l’éducation des enfants.
  • Amélioration de la santé mentale des enfants. Un adulte qui s’attaque à ses propres problèmes de santé mentale devient un meilleur modèle pour ses enfants. Le fait de recevoir des soins en tant que parent réduit les risques que ses enfants souffrent de problèmes de santé mentale. En fait, les enfants dont les parents ont des problèmes de santé mentale non traités courent plus de risques de souffrir eux-mêmes de problèmes de santé mentale.
  • Des foyers plus calmes et plus productifs. Un adulte qui bénéficie d’un soutien en matière de santé mentale apprend à mieux gérer le stress. Il est donc moins probable qu’il ait recours à des moyens d’adaptation inefficaces, comme l’alcool ou des accès de colère. De meilleurs moyens d’adaptation peuvent réduire le stress de toute la famille et montrer aux enfants comment faire face à leurs propres difficultés. Le soutien en matière de santé mentale peut également améliorer l’énergie des adultes, ce qui leur permet de participer plus facilement aux tâches ménagères et aux activités familiales.

Exemple d’étude de cas : Rowan, 47 ans

Pour illustrer l’effet d’entraînement d’un adulte qui reçoit des soins, imaginez Rowan, 47 ans, qui se sentait déprimé. Pendant plusieurs mois, après la mort d’un ami d’enfance, Rowan avait du mal à dormir, était souvent de mauvaise humeur et manquait d’énergie. La famille était également confrontée aux difficultés suivantes :

  • Plus de distance et de tension étaient vécues au sein du couple, la compagne de Rowan ayant l’impression que Rowan la repoussait.
  • Leur enfant en bas âge, qui n’avait plus autant de temps de qualité avec Rowan, faisait davantage de crises et avait plus de mal à s’adapter aux changements.
  • La mère de Rowan, qui vit avec eux, ressentait davantage de stress et d’inquiétude et devait consacrer plus de temps à la garde de leur enfant et aux tâches ménagères.

Rowan a décidé d’aller chercher du soutien et a trouvé un thérapeute pour l’aider à surmonter son deuil et sa dépression. Grâce à la thérapie, Rowan a trouvé des moyens de surmonter son deuil, de lutter contre ses pensées négatives et de devenir plus actif. Rowan a également appris à s’ouvrir davantage et à demander de l’aide. Les effets d’entraînement des soins dont a bénéficié Rowan se sont manifestés au fil du temps :

  • Rowan et sa compagne ont solidifié leur relation et communiquent plus ouvertement, ce qui leur permet d’avoir des interactions plus agréables.
  • L’enfant de Rowan avait plus de temps pour jouer et des habitudes régulières, ce qui a réduit ses crises de colère.
  • La mère de Rowan a eu plus de temps pour se reposer, car Rowan s’occupait davantage de son enfant et des tâches ménagères.

Les changements positifs induits par l’accompagnement de Rowan se sont poursuivis après la fin des soins. Les membres de la famille de Rowan ont renforcé leurs liens, ont mieux compris les difficultés de chacun et communiquent mieux. L’année suivante, lorsque Rowan a été soumis à une pression accrue au travail, il a continué à utiliser les compétences qu’il avait acquises pour gérer son humeur.

Soutenir les membres de la famille dans leur démarche en soins de santé mentale

Les exemples ci-dessus montrent à quel point il est bénéfique pour les membres d’une même famille de se soutenir mutuellement en matière de santé mentale. Prendre rendez-vous est la première étape. Le soutien de la famille est également important et peut inclure les actions suivantes :

  • Lutter contre la stigmatisation liée à la santé mentale. Demander de l’aide pour surmonter des difficultés émotionnelles, c’est comme aller chez le médecin quand on est malade. Nous pouvons soutenir nos proches en reconnaissant que les problèmes de santé mentale sont normaux et en parlant ouvertement de nos émotions. Le fait de sortir ces sujets de l’ombre et de les mettre en lumière atténue la honte. S’informer davantage sur les soins en santé mentale peut également être utile.
  • Fournir un soutien logistique. Les aidants peuvent aider en s’occupant des rendez-vous, du transport ou de l’accès à un ordinateur pour les consultations à distance. Les partenaires peuvent aussi aider en prenant en charge la garde des enfants, la préparation des repas ou en s’assurant que leur partenaire dispose d’un espace privé pour ses consultations à distance.
  • Parler au thérapeute de votre enfant. Les aidants participent souvent à des séances avec le thérapeute de leur enfant afin d’apprendre et d’acquérir des compétences. Il est préférable d’assister à ces séances avec un esprit ouvert. Ce n’est pas toujours facile d’entendre l’avis d’un tiers sur nos compétences parentales. Prendre des notes pendant ces séances et y réfléchir après coup peut aider.
  • Apprendre et mettre en pratique de nouvelles compétences. Nous pouvons soutenir nos proches dans leur thérapie en nous informant sur leur traitement et en mettant en pratique de nouvelles compétences ensemble. Il peut s’agir, par exemple, d’essayer de nouvelles stratégies de communication ou de nouvelles techniques d’adaptation en famille.
  • Faire preuve de patience et de bienveillance. Les progrès ne sont pas toujours linéaires, et changer peut être difficile. Les personnes qui reçoivent des soins peuvent connaître des hauts et des bas. De plus, lorsqu’un membre de la famille change (même pour le mieux), bien souvent, c’est toute la famille qui doit s’adapter. Nous pouvons tous y mettre du nôtre en faisant preuve de patience et de bienveillance envers nous-mêmes et nos proches.
  • Obtenir de l’aide lorsqu’un proche refuse de se faire soigner. Il peut être extrêmement difficile de constater qu’un membre de la famille aux prises avec des problèmes de santé mentale refuser de se faire soigner. Même si nous pouvons l’encourager à se faire aider, nous ne pouvons pas l’y forcer, ce qui est souvent difficile à accepter. Demander de l’aide pour nous-mêmes peut nous aider à faire face à notre détresse et à la gérer.

Il est important de noter que soutenir la santé mentale des membres de sa famille ne se limite pas aux soins de santé mentale. Il existe des mesures que nous pouvons tous prendre pour favoriser la santé mentale de notre famille.

Autres moyens de renforcer la santé mentale au sein de notre famille

Au-delà de l’accompagnement thérapeutique, il existe de nombreux moyens pour renforcer la santé mentale de votre famille. En voici quelques-uns :

  • Prioriser un mode de vie sain en famille. Les familles peuvent améliorer leur bien-être en faisant des choix sains ensemble. Il peut s’agir, par exemple, de manger des repas nutritifs, d’être actif et de dormir suffisamment.
  • Faire preuve de compassion lorsqu’une personne est confrontée à des difficultés. Faire preuve de bienveillance à l’égard d’une personne qui est confrontée à des difficultés et l’écouter sans jugement favorise les relations de soutien. Cela peut également impliquer de s’investir davantage temporairement lorsqu’un membre de la famille a besoin de plus de soutien. Manifester de la compassion envers la personne qui est confrontée à des difficultés peut également s’avérer utile.
  • Utiliser une communication efficace. Cela implique de valider les émotions de l’autre, c’est-à-dire de lui dire que ses émotions sont légitimes compte tenu des circonstances. Une communication efficace implique également d’utiliser un langage adéquat pour fixer ses limites, par exemple pour formuler des demandes, dire non et exprimer ses besoins.
  • Prévoir des moments pour faire le point en famille. Prévoir des moments pour faire le point (des moments réservés pour discuter en famille) permet à chacun d’exprimer ses émotions et ses besoins. C’est un excellent moyen de résoudre les problèmes, de mettre en pratique ses compétences en communication et d’éviter que de petits problèmes ne fassent boule de neige. Envisager de terminer chaque mise au point familiale par une récompense, comme une crème glacée.
  • Créer une déclaration de mission familiale. Les familles dont les membres connaissent leurs valeurs communes sont souvent plus soudées et plus harmonieuses. Rédiger une déclaration de mission familiale peut être une façon amusante d’identifier vos valeurs communes, par exemple : « Soyons gentils, curieux et aventureux. »
  • Instaurer des traditions familiales réconfortantes. Les routines et les rituels familiaux peuvent aider à renforcer les liens entre les membres de la famille. Par exemple, « le souper du dimanche soir » ou « la soirée cinéma du vendredi » peuvent créer des souvenirs positifs et constituer une base solide pour relever ensemble les défis.

Nos partenaires en santé mentale Sous le chapeau offrent des soins pour toute la famille

Reconnaître que les soins prodigués à un membre de la famille peuvent profiter à toute la famille met en évidence l’importance de demander de l’aide. Si vous, ou une personne à charge de votre famille, êtes susceptible de bénéficier de soins en santé mentale, sachez que de l’aide est à votre disposition. Commencez dès aujourd’hui à créer un effet d’entraînement avec le soutien de nos prestataires de soins en santé mentale.